Open SC : tracer des produits de leur origine au point de vente

Partant du constat que le réchauffement climatique, la disparition d’espèces animales et l’épuisement des ressources naturelles proviennent en grande partie de la production d’un petit nombre de produits consommés tous les jours, tels que les fruits de mer, le bœuf, le sucre, le papier ou encore le coton, WWF Australia et Boston Consulting Group Digital Venture ont fondé en 2018 OpenSC, (SC pour Supply Chain) une plateforme logistique dont les informations sont enregistrées et sécurisées via une blockchain.

La société ConsenSys, fondée par Joseph Lubin d’Ethereum et la startup fidjienne TraSeable Solutions Pte Ltd, spécialisée dans développement durable appliquée aux produits de la mer font également partie du projet. Selon OpenSC, « 70% de la perte de biodiversité provient de la production alimentaire et 70% de ces produits sont contrôlés par moins de 500 entreprises[1] ».

OpenSC permet ainsi aux organisations et aux particuliers de « vérifier à la source les affirmations concernant une production durable et éthique et de tracer des produits de leur origine au point de vente[2] ».

La plateforme OpenSC est déjà utilisée par Austral Fisheries, filiale du groupe japonais Maruha Nichiro, l’une des plus grandes entreprises au monde de pêche, d’aquaculture et de transformation des aliments. Austral Fisheries a pour activité, entre autres, la pêche de légine australe capturée dans les eaux subantarctiques avant d’être expédiée dans treize pays.

Partant du constat que trop de poissons dans le monde sont capturés illégalement dans des zones protégées ou par des navires non immatriculés, le dispositif combine plusieurs technologies : Données de surveillance des navires, logiciel d’apprentissage automatique (machine learning), tag RFID et internet des objets (IoT) et enfin, blockchain.

Mêlant blockchains et technologie d’apprentissage automatique (Machine Learning) (ML), OpenSC a développé pour Austral Fisheries un algorithme combinant plusieurs sources de données pour vérifier que les navires de la compagnie ne pêchent que dans des zones légales.

Lorsque le navire entre dans des zones de pêche illégales, qu’il a cependant le droit de traverser, le modèle utilise les données relatives à la vitesse, à la météo et à la profondeur de la mer pour déterminer s’il est probable que le navire soit en train de pêcher.

Lors de la pêche, a priori dans une zone autorisée, une étiquette RFID est apposée sur chaque poisson juste après sa capture, et la position GPS du navire est associée au poisson. Toutes ces informations sont enregistrées dans une blockchain.

Grâce à l’identifiant unique associé au poisson, son parcours devient transparent, depuis sa capture en Antarctique, en passant par sa transformation en Australie et enfin sa distribution en Asie, en Europe et aux Etats-Unis. Un dispositif de surveillance de la température permet également de s’assurer que le poisson a respecté les normes sanitaires en vigueur tout au long de la chaîne d’approvisionnement. Lors de sa transformation en Australie, le poisson est découpé en filet et, grâce au tag RFID, chaque emballage est assortie d’un QR Code qui permettra au consommateur final d’avoir accès à l’ensemble de la chaîne logistique, de la pêche à l’assiette.

 

OpensSC a développé l’infrastructure technique qui permet à Austral Fisheries de visualiser à travers un tableau de bord de gestion l’ensemble de ces informations, qui lui seront également utiles pour optimiser ses opérations de pêche.

[1] WWF Australia, wwf.org.au et Opensc.com

[2] Idem.

 

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