Polkatulk est une plateforme de diffusion de spectacles vivants permettant la répartition automatique des droits d’auteur via des smart contract opérés sur une blockchain Ethereum privée.
L’objectif ? : « Favoriser la sécurité et la transparence des transactions entre les différentes parties prenantes de la diffusion d’une œuvre culturelle » et trouver une solution à l’imbroglio juridique et financier auquel peut parfois aboutir une gestion des droits d’auteur mal ficelée.
Polkatulk édite la plateforme Scènso.tv, dont l’ambition est de devenir le « Netflix des spectacles vivants ». Cette plateforme de vidéo à la demande par abonnement propose de visionner des pièces de théâtre, des spectacles de danse, des opéras, du cirque, des concerts, dont elle prend en charge la captation vidéo.Le modèle d’affaire de l’entreprise est clair et transparent : des clients choisissent entre la souscription d’un abonnement mensuel, à 10 euros, ou annuel, à 100 euros. Polkatulk s’engage à ne pas exploiter les données personnelles de ses clients à des fins publicitaires. Lors du lancement de la plateforme à l’été 2018, le catalogue proposait 300 œuvres, avec un objectif de 3 000 pour 2019.
Le développement d’une blockchain s’est imposé pour faciliter la gestion des droits d’auteur et le partage à parts égales des revenus de Scènso.tv avec les producteurs et les distributeurs des spectacles figurant dans son catalogue.
L’entreprise met en œuvre des smart contracts permettant de programmer des clauses qui, ainsi codées, « s’exécutent automatiquement dans le cadre d’un livre de comptes infalsifiable, liant chiffre d’affaires généré et calcul des droits dus ».
Concrètement, comme l’explique Polkatulk : « Encoder le trafic pour une émission donnée en utilisant son numéro d’enregistrement ISAN (International Standard Audiovisual Number), un code d’identification unique pour chaque production vidéo. Chaque vue d’une production donnée est ensuite codée en dur dans notre blockchain, ce qui crée une traçabilité inviolable : à chaque fois qu’un téléspectateur regarde une vidéo, cela déclenche les contrats intelligents prédéfinis et détermine les droits par détenteur du droit d’auteur tels que définis dans le contrat ». Le registre distribué entre plusieurs acteurs de la filière audiovisuelle, dont notamment des sociétés de droits d’auteurs, des producteurs et des institutions, permet de sécuriser les données et d’établir une relation de confiance.
Les industries culturelles et tout particulièrement les producteurs audiovisuels sont encore peu familiers de ces innovations. Damien Callerot, Président et co-fondateur de Polkatulk/Scenso.tv nous confiait ainsi récemment « nos actions de promotion des avantages de l’utilisation d’une blockchain dans les industries culturelles nous ont beaucoup mobilisés. Elles portent leurs fruits et nous avons plusieurs projets en cours, notamment avec des acteurs de premier plan du secteur audiovisuel. Nous participons également à plusieurs appels à projets européens pour des cas d’usages concrets ».
Cet article s’inspire d’un extrait de « Quelles synergies entre les blockchains et les industries culturelles ? » publié sur le site de La revue européenne des médias et du numérique.